Chapitre 2 : Mélancolie

 

"J'ai brisé le silence et rien ne compte plus que ta présence
J'ai besoin d'être aimé que tu sois fière d'être mon père
J'étais une princesse autant de faiblesses que de cris de détresse
Comme une impression d'être en immersion sans grande ambition

 Tu as à peine vu mes premiers pas, mes premiers éclats
Avec des « si » Papa tu changerais tout ça
Mais ça ne se fait pas, un autre était là pour guider ma vie et toutes mes envies
Il m'a adopté, il m'a tant donné, mais malgré ça je ne peux pas t'oublier"

"Tout sur mon pèreLeslie


Mickey, Riku et Uru arrivèrent à la gare. Ensemble, ils payèrent leur billet de train. Alors qu'ils allaient embarquer, ils jetèrent un dernier regard sur cette cité.

-Les monstres qui étaient présent dans cette ville, vont-ils réapparaitre? Questionna la jeune fille inquiète.

-C'est possible. Mais la prochaine fois, nous serons à qui nous aurons à faire. Répondit Mickey.

-Au pire des cas, nous reviendrons. Ajouta Riku.

Mickey hocha la tête en signe d'approbation.

-Bien. Allons-y. Fit-il en se dirigeant vers le train.

Ils arrivèrent sur le quai. Là-bas, les attendait un train assez particulier. Il était bleu nuit, avec des fenêtres en forme d'étoile à 5 branches et un chapeau triangulaire décoré d'étoiles également se trouvait à l'avant de ce train.

Cet étrange moyen de transport ne sembla pas surprendre les autres gens présents sur le quai. 

La porte s'ouvrit devant eux. Le roi confiant, entra le premier. Riku et Uru hésitairent à monter. 

-Venez! Encouragea Mickey. Maître Yen Sid nous attend.

Les deux adolescents s'échangèrent un regard puis pénétrèrent dans le train. 

Riku s'assit à côté du roi alors que la jeune fille prit place sur le fauteuil à l'opposé. Ils n'eurent pas à attendre bien longtemps pour que le train commence à avancer.

Ils regardèrent par la fenêtre, admirant le paysage qu'offrait la cité du crépuscule. Puis quelques minutes plus tard, le train fut éblouit dans une lumière blanche et  peu après les trois individus se retrouvèrent dans l'espace. Uru était  émerveillée par ce spectacle, comme une petite fille. Riku n'en croyait pas ses yeux non plus.

-C'est extraordinaire! S'exclama la jeune fille.

-Au fait, Uru. Je ne me suis pas présenté. Mon nom est Mickey. Fit le roi.

-Je suis enchantée de faire votre connaissance Mickey. Sourit la jeune fille.

Le roi lui rendit son sourire.

-Vous m'aviez dit que vous comptiez me raconter se que vous faisiez exactement, une fois dans le train. Dit-elle en s'asseyant.

-Oui c'est vrai. 

Mickey sembla gêné. 

-Mais en faite, c'est assez compliquer à expliquer. 

-Dites toujours. Encouragea la jeune fille.

-Comment t'expliquer sans trop entrer dans les détails. Réfléchit le roi. En fait, depuis longtemps des êtres venus des ténèbres cherchent à s'emparer de la lumière et du cœur de tous les mondes, le Kingdom hearts. Quiconque s'empare de ce royaume possédera le contrôle de tous les mondes. Et nous, nous sommes là pour empêcher les ténèbres de se rependent dans les mondes.

-Vous faites régner la justice dans les mondes en fait?! Dit Uru avec espoir.

-Euh, oui.

-Whouah, c'est génial! Fit la fille en souriant.

Riku roula des yeux, ennuyé par cette attitude enfantine.

-Depuis toute petite, je rêve de faire ça.

Mickey poursuivit.

-Mais sans Sora cela est difficile. Admit Mickey.

-Qui est Sora?

-Il est notre guide. C'est la clef qui ouvrira la porte de la lumière.

-La clef? Ah, lui aussi, il a une Keyblade! Questionna Uru avec intérêt.

Mickey hocha la tête.

-Oui, mais actuellement, il est endormit pendant un longue période et en son absence nous devons nous assurer que les Sans-cœurs et ses monstres en blancs ne causent pas de dégâts dans les autres mondes.

-Ça à l'air super!

-N'importe quoi! Ca n'a rien de marrant! S'énerva le jeune homme aux cheveux argenté devant l'enthousiasme et surtout l'ignorance d’Uru qui l'exaspérait. Mon meilleur ami a perdu ses souvenirs et pour les retrouver, il doit dormir, enfermé dans une capsule pendant je ne sais combien de temps.

-Capsule? Enfermé? Dit-elle pensive.

Ces mots semblèrent lui évoquer quelque chose. Quelque chose de profondément enfouit.

-Exactement! Alors arrêtes de te réjouir comme une gamine.

-Excuses-moi. Je ne savais pas que c'était si grave.

-Justement, c'est bien se qui m'énerve. Majesté, je ne pense pas que l'emmener soit une bonne idée.

-Majesté? S'étonna la jeune fille aux cheveux bleu-vert.

Elle se tourna vers Mickey. 

-Vous êtes roi?

-Oui. J'ai dut oublier de te le préciser. Ça t’ennuie? 

-Oh non, ne croyez surtout pas ça. C'est à dire que le roi de mon monde était...

Uru se tut d'un coup, comme bloquée par quelque chose. Cela n'échappa pas à Mickey et Riku.

-Oui? Continue? Encouragea le roi.

La jeune fille sembla soucieuse. Elle baissa les yeux d'un air attristé.

-Non. Je suis désolée. Je préfère ne rien dire.

-Pourquoi? Demanda le roi.

-S'il vous plaît.

Face à sa demande, Mickey n'insista pas.

Cette attitude intrigua Riku. Elle lui paraissait déprimée. Comme si elle avait fait une bêtise grave. Elle devait cacher beaucoup de choses. Mais connaissant son caractère réservé, elle n'allait pas se confier aussi facilement à des inconnus. Puis il se dit qu'en même temps, ça ne le regardait pas. Il valait bien mieux qu'il s'occupe de ses affaires et de se consacrer à protéger Sora dans son sommeil.

Le fait de vouloir parler de son roi, raviva des souvenirs dans le cœur d’Uru. Ses souvenirs qu'elle voulait effacer. 

***

Uru entra dans la pièce avec un sourire. Elle était dans le bureau du roi Kalios. Tout était impeccablement rangé et propre. Les murs étaient de couleur nacre et une grande bibliothèque se trouvait à sa gauche. Au fond de la pièce, prêt de la grande baie vitrée où l'on pouvait admirer le royaume de Crystal Valey dans toute sa splendeur, se trouvait un bureau où siégeait le roi.

-Ma chère fille. Dit-il en se levant de son fauteuil avec un doux sourire. Entre!

-Bonjour, Sire. Fit Uru en refermant la porte derrière elle. Je suis contente de voir que vous vous porter bien.

Elle s'avança vers lui pour l'embrasser amicalement.

-Vous vouliez me voir, à ce qu'on m'a dit?

-Oui, mon enfant. Asie-toi, je t'en prie.

Uru s'avança puis assit en face du roi. Sur le bureau se trouvais une tasse de thé que Kalios avait ordonné à son serviteur de préparer à l'attention de la jeune fille.   

-A la menthe. Je sais que c'est ton thé préféré. Sourit le roi s'apercevant que sa protégée avait remarqué la tasse.

La jeune fille était touchée par cette marque d'attention.

-Merci, Sire. C'est très aimable à vous.

Elle prit la tasse, souffla sur la boisson et bus une gorgée. Le thé avait un arôme exquis et pas trop sucré, comme elle l'aimait.

Uru se ressaisit et voulu demander le motif de sa visite. Mais le roi la devança.

-Uru. Si je t'ai fait venir c'est pour te parler d'une chose d'une grande importance. Avoua-t-il.

La jeune fille aux yeux mordorés s'interrogea.

-C'est aussi grave que ça?

-Je ne dirai pas cela. Dit-il. Il s'agit du royaume.

-De Crystal Valley? 

-Tu sais à quel point j'estime ta famille, ma chère. Ton père, dieu et son âme, était mon ami le plus fidèle et à donner sa vie pour protégé la mienne. Et ton frère ainé, où qu'il soit, était un garçon vaillant et courageux, prêt à tout pour  défendre les plus faibles. Tous deux étaient de grands défenseurs de la justice, des exemples pour nous tous. Tu as hérité de cela toi aussi, mon enfant et  malgré le fait que tu les as peu connu. Tu marches sur leurs traces.

La jeune fille sembla triste devant ces paroles. Elle prit son pendentif en forme de cœur dans sa main droite, le cadeau que son frère, qu'elle n'avait jamais connu, lui avait remit le jour de sa naissance.

Uru avait une histoire bien triste. Quelques mois après sa naissance, son frère ainé, âgé de plus d'une dizaine d'année à cette époque, avait disparu. Plus personne eu de nouvelles de lui depuis. Personne ne sut ce qui lui était réellement arrivé. Elle avait découvert son existence l'année de ses 8 ans.

Trois ans après sa disparition, sa pauvre mère décéda. On apprit à Uru, au même moment où elle découvrit qu’elle avait un frère, que sa mère désespéré de revoir un jour son fils revenir auprès d'elle, mourut de chagrin.
Uru avait donc vécu avec son père qui était un vaillant chevalier du roi. Il était apprécié de tous par sa force, sa raison et sa générosité. Il réussit même à devenir le confident du roi après que celui-ci fut sauvé par son père. Hélas, la malédiction continua. A ses quatre ans, le père d’Uru mourut au combat pour défendre son monde et son souverain. L'enfant se retrouva seule. 

Le roi a recueillit Uru, et l'éduqua avec son fils Ox, futur roi de son royaume, comme sa propre fille. La petite était déjà très amie avec l'héritier du trône bien avant ce drame. Ainsi qu'avec Inji, un autre fils de chevalier. Les trois enfants vivaient beaucoup de chose ensemble, et s'aimaient comme des frères et sœurs. Le roi voulu absolument que Uru retrouve une famille et qu'elle puise vivre dans le bonheur, elle qui était une enfant si vivante et pleine de fantaisies. De plus, il avait toujours désiré avoir une fille.
Cependant, à son nouveau bonheur il y avait une ombre au tableau. La majorité des citoyens étaient très superstitieux. Ils s'aperçurent que depuis la naissance d'Uru tous les membres de sa famille avaient disparus, les uns après les autres. Que son existence avait engendrée la chute de sa famille et donc qu'elle était maudite. Le roi protesta contre ses balivernes, désirant protéger sa fille adoptive. Il prétexta qu’Uru n'était pas responsable de ces drames, mais qu'elle était victime de la fatalité comme n'importe quel orphelin. Et si dire que cette enfant était maudite parce qu'elle avait perdu sa famille, alors tous autres orphelins seraient maudits aussi. Les citoyens ne pouvaient répondre aux paroles du roi Kalios. Uru fut donc épargnée. Néanmoins, certains concervaient leur méfiance et la rejetaient comme si elle avait la peste.

Uru vivant donc au palais, depuis la mort de son père jusqu'à ce jour, choyée par le roi comme si elle était sa véritable fille et estimée par l'amitié d’Inji, son meilleur ami. Malheureusement, les relations entre Ox et elle n'avaient plus rien de chaleureux. En grandissant, Ox était devenus arrogant, mesquin et odieux avec ses sujets et sa sœur adoptive. Uru, qui était une servante de la justice,  méprisait cette attitude et étaient en conflit perpétuel avec le prince. Elle ne le considéra pas comme un bon successeur au trône. Elle le faisait bien savoir en s'opposant souvent à lui. 

Inji qui était non seulement l'ami d'Uru mais aussi d’Ox, se retrouvait souvent dans des situations délicates où il devait s'interposer entre les deux rivaux et trouver une solution à leurs conflits. Ce garçon était destiné à devenir chevalier comme son père. C'était un excellent combattant qui utilisait une épée comme arme. Il était très habile. Uru aimait beaucoup se mesurer à lui avec ses bolas pour s'amuser et le considérait comme son confident.

Ces trois jeunes gens, sous les ordres du roi, étaient entraînés par le mage Xyalik, qui les initiait aux arts de la magie et aux combats contre les forces des ténèbres. Ils y découvraient aussi, différentes légendes qui avaient marqué leur monde mais également les autres mondes. Bien qu’Ox s’ennuyait à chaque séance, préférant le combat au récit raconté par le vieil homme, Inji et Uru étaient fascinés par cela. Notamment la jeune fille qui avait un sujet préféré: la légende de la Keyblade.

Cette fameuse épée-clef qu'elle eu le privilège de voir lors de sa petite enfance. A quatre ans, leur monde était en proie à des êtres obscurs depuis qu'une météorite s'était apparu à Cristal Valey. De petites créatures avaient envahit leur monde. C'est alors que deux guerriers de la Keyblade avaient fait leur apparition et les secoururent. Dès sa rencontre avec ses gens, Uru voulais toujours passer le plus de temps possible avec eux. C'était un jeune homme et une jeune femme qui les avaient aidés. Ils étaient courageux, forts, juste, généreux, ils étaient tout simplement merveilleux à ses yeux. 

Chacun possédait une épée-clef appelé la Keyblade, qui d'après ce qu'on lui avait apprit, pouvais ouvrir toutes les portes et les faire voyager dans les autres mondes. Uru était devenus très proche de ces deux guerriers. Ils faisaient partie de la bataille où son père avait trouvé la mort. 

Peu après cela, ils repartirent. Uru leur en avait voulu, car étant devenue orpheline, elle voulait rester après d'eux pour qu'ils lui apprennent  à se battre et à devenir comme eux. Seulement, étant trop jeune et pour une autre raison qu'ils avaient refusé de lui dire, elle ne pouvait pas les suivre. Elle devait grandir dans son propre monde. Ayant été très jeune au moment des faits, les souvenirs de ces deux personnes devinrent très flous au fil des années, elle oublia leur nom et le souvenir de leurs visages s'effaçaient petit à petit. Cependant, Uru avait été tellement impressionnée par ces deux guerriers, qu'elle les considéra comme des modèles et tenta depuis ce jour à faire son possible pour leur ressembler en faisant régner la justice.

Seulement, les habitants de Crystal Valey, assaillis à nouveau par des créatures étranges peu après le départ de deux guerriers, et s'étant retrouver sans protection, se mirent à les mépriser. Pour eux, le fait qu'ils n'étaient pas intervenus alors que Crystal Valey avait besoin d'aide, les faisait passer pour des traitres. Depuis, toute personne possédant une épée clef était considérée comme un criminel. Une raison de plus pour que Uru soit détestée, elle qui tente de devenir comme ces guerriers et qui les admire. La jeune fille se moquait bien du méprit des citoyens de son monde. Ils avaient beau les salir, rien ne pouvais entraver son attachement au souvenir qu'elle avait de ces deux personnes si exceptionnelles à son cœur. 

Uru revient dans la réalité et répondit à son souverain.

-Merci, Sire. Il vous estimait également,.... et moi aussi pour tout ce que vous avez fait pour moi.

Il sourit.

-Ce qui me désole c'est la hardiesse dont tu t'oppose à mon fils sans cesse. Je sais que tu le méprises.

-Je regrette que cela vous blesse. Mais... mais c'est ainsi. Je ne peux plus le supporter. Excusez mes paroles, mais Ox tyrannise vos sujets, il agit sans état d'âme, sans scrupule. 

Le roi se tut et acquiesça.

-Tu as raison.

Uru se redressa de stupeur, les yeux écarquillés.

-Ah bon?!

La jeune fille s'attendait à ce que le roi défende son fils, pas à ce qu'il soit du même avis qu'elle.

-Tout est de ma faute. Je n'ai pas vu se qu'il devenait. Si j'avais prit plus au sérieux son éducation, il aurait l'attitude d'un grand roi. Mais en réalité, il est devenu insensible, égoïste, il ignore les vrais valeurs et le vrai sens de la justice. Je pensais qu'en vous côtoyant, Inji et toi en tant qu'ami, il aurait calqué son attitude à la votre, mais comme moi vous n'avez pas réussit. J'ai été un mauvais père pour lui.

La jeune fille se leva d'un bond.

-Ne dite pas ça, Sire. Vous avez fait votre possible, vous avez été génial pour nous deux. Vous êtes un excellent professeur. Vous nous avez tant apporté grâce à votre enseignement et... votre amour pour nous deux.

Le roi paraissait grave.

-Mon enfant, je t'ai estimé bien plus que mon fils. Je m'occupais beaucoup de toi, alors que lui était enchainé à son rôle de futur souverain. Si je m'étais occupé de lui tout comme toi, peut-être que les choses aurait été différentes.

-Sire...

La jeune fille ne savait quoi dire pour réconforter le roi. Il était vrai qu’Uru était privilégiée par rapport à Ox, bien qu'elle ne soit pas la véritable fille de Kalios. Elle aussi se sentit coupable de la déchéance d’Ox. Elle pensait qu'elle aurait du s'apercevoir de ce favoritisme et ainsi à ce que le roi accorde autant d'affection à Ox qu'à elle.

Face à son mutisme, le roi continua.

-La façon d'être de Ox me contraint à te parler de la raison de ta venue devant moi.

-Ah?!

-Tu devrais te rassoir. Tu risques d'avoir un choc.

Uru obéit et commença à appréhender se qu'il allait lui dire. 

-Vous me faites peur, Sire.

Kalios sembla peiné. 

-Vois-tu ma chère, je crains que mon royaume ne tombe en poussière si Ox devient roi. Ou pire, le tyran qu'il est pourrai entrainer la fin de la prospérité à Crystal Valey. Il n'y aura plus de place pour la démocratie. Il contrôlera les moindre fait et geste de chaque habitant et rien que pour ce distraire il pourra enfermer des gens quelques soit le prétexte. Tu as raison, il n'est pas digne de porter le fardeau de la couronne que sa naissance lui a apporté.

Il demeura immobile quelques instants, les yeux au sol.

Uru commença à comprendre où voulais en venir son père adoptif, et cela l'effrayait.

-Qu'est-ce que ça a à voir avec moi, Sire. demanda-t-elle nerveuse.

Le roi annonça la sentence.

-Je veux que tu prennes sa place... en tant que reine de ce monde.

Uru eu l'impression que la terre s'ouvrait à ses pieds tant cette déclaration fut assassine.

-Vous … vous plaisantez?! Moi, ...reine?! Bégaya la jeune fille.

-Je sais que cette décision te surprend mais tu es la seule sur qui je peux compter pour sauver ce monde.

-Non, Sire. Dit-elle en se levant brusquement et posant ses mains sur le bureau du roi. Vous savez très bien que je ne peux devenir reine sans épouser Ox. Ce que je refuse à n'importe quel prix! Il est hors de question que je fasse une chose pareille!

-Attends, mon enfant. Tu te méprends. Mais crois-tu à ce point cruel pour te forcer à te marier avec un homme que tu détestes? 

-Quoi? Vous n'aviez pas l'intention de me marier?

-Bien sûr que non, voyons. En tant que ma fille adoptive, tu peux succéder au trône.

-Oui mais seulement si vous et Ox décédiez. Je ne peux pas hériter avant lui!

-C'est exact, mais en tant que roi, je peux changer les lois et exiger que si un de mes descendants n'est pas digne de diriger mon royaume après ma mort, je peux en choisir un autre, même si il s'agit de ma fille adoptive.

-Ainsi, vous aviez tout calculé depuis le début. Si vous m'aviez élevé comme vous l'avez fait, ce n'était pas seulement par estime pour ma famille et moi, mais aussi pour avoir un plan de secours pour votre royaume. Dit Uru avec rage.

-Non, Uru. Je ne pensais pas qu'Ox, d'année en année, deviendrai ce qu'il est maintenant. Ox ne doit pas régner.

La jeune fille était sous le choc. Elle sentit cela comme une trahison 

-Sire. J'ai le sentiment que vous venez de me poignarder le cœur et que vous venez de mettre fin à ma jeunesse. Je suis très touchée que vous me désignez comme héritière mais je suis bien trop immature pour régner sur un monde. Je n'ai que 14 ans. De plus, croyez-vous que le peuple acceptera de m'avoir comme reine? Moi, qu'ils considèrent comme une malédiction ambulante depuis la disparition des miens. Non, Sire. Ils se révolteraient. Je ne peux pas accepter la couronne.

Kalios se doutait que Uru refuserai. Il la connaissait trop bien. Elle n'aimait pas se plier au protocole que l'aristocratie oblige de suivre, et préférai vivre sa vie comme elle l'entendait en faisant ce qu'elle voulait, quand elle voulait. C'était un esprit libre, sans maitre, détestant les contradictions et les responsabilités. Si innocente, si naïve, elle aimait tant s'amuser. Il savait que le poids de la couronne ne lui apporterai pas le bonheur. Mais cela était indispensable pour la prospérité du royaume. Il était obligé de penser avant tout à sa patrie, quitte à sacrifier l'estime de son fils et la liberté de sa fille. Mais en revanche, donner la couronne à Uru pouvais justement la faire murir et la préparer au monde des adultes. Tôt où tard, elle devra arrête ses enfantillages et devenir une femme. Quoi qu'elle fasse, à ça, elle ne pouvait y échapper. Se préparer à être reine pouvais être un très bon entrainement pour le transfert vers l'âge adulte.

-De toute façon la question ne se pose pas. Vous avez encore beaucoup d'année devant vous.

-Mieux vaut que je prenne ma décision toute suite. Qui c'est ce qui pourrait arriver. Malgré ton insouciance, tu as de grandes qualités et les conditions de vie du peuple te touchent. Avec de la préparation à tes nouvelles fonctions tu pourras...

-NON! Coupa Uru. Ce peuple qui me méprise ne me touche pas. Je veux faire régner la justice au sein de ce monde, seulement même si je les défends contre la tyrannie d’Ox, devant eux, il me considère comme une vermine de la pire espèce! Je ne dois rien à ces gens. Il n’est pas question que je leur sacrifie ma vie. Je les déteste.

-Uru! Ça suffit! Comment oses-tu parler de ton peuple de cette façon?  Fit le roi en colère en se levant de sa chaise. 

-Non, je ne me tairais pas. Je les déteste de m'avoir considéré comme une meurtrière à cause du sort de ma famille. Croient-ils que je me réjouis d'être seule? Je déteste ce peuple au cœur de pierre et je déteste ce monde froid et l'inhospitalier. Et si ça se trouve, c'est pour cette raison que mon frère est partit, il ne supportait plus de vivre ici!

-ASSEZ! Sa voix sonna comme un coup de fouet aux oreilles de la fille.

La jeune fille se tut fixant le roi dans les yeux avec dédain. Celui-ci fut fou de rage d'entendre de tels propos sur le monde qu'il chérissait, sortir de la bouche de sa fille bien aimée. 
-Je t’interdis de te montrer aussi irrespectueuse. Tu accepteras la couronne, que tu le veuilles ou non. C'est ton destin. Conclu le roi qui perdit patience devant ce refus.

Uru était dépitée. Elle avait l'horrible sensation que son « père » lui mettait un couteau sous la gorge.

-Vous le feriez. Vous serez prêt à tout pour votre pauvre royaume.

- Un roi doit savoir faire passer le bien de son peuple avant celui de sa famille.

-Si c'est ça le prix à payer pour être votre fille, je préférerai que vous me jetiez à la rue ce soir.

Kalios fut abasourdit par les paroles de la jeune fille.

-Comment peux-tu dire une chose pareille? Tu es ma fille, je t'ai vu grandir, je t'ai aimé autant que si nous avions le même sang.

Il y eu un petit silence puis Uru commença à prendre la direction de la porte.

-En effet, c'est ainsi que vous me voyez. Seulement j'ai déjà un père. Et même si j'étais très jeune quant il nous a quitté et que à cause de ça j'ai eu peu de souvenir de lui, je sais au moins une chose: il ne m'aurait jamais demandé de faire ça.

Puis elle sortit en courant, le cœur brisée.

-Uru!

Son appel ne put la retenir. Une fois la jeune fille partit, le souverain s'en voulu d'avoir employé un ton aussi dure pour celle qu'il considérait comme son enfant. De plus, les dernières paroles de la jeune fille l’avaient profondément touchée. Il craignait d'avoir trahit son ami défunt, le père de Ur, en la confrontant à ce destin que Kalios lui avait tracé. Il l'avait forcé. Mais comment pouvait-il faire  autrement? Il voulait protéger son royaume et la seule personne qui le pouvait à décliner son offre. Le roi demeura dans son bureau, se remémorant ce qu'il venait de se passer et réfléchit à une solution. 

De plus, il devait annoncer sa décision à Ox. Sa réaction était plus à redouter que celle d’Uru.

***

En traversant le couloir, qui menait à ses appartements, Uru croisa Ox, son démoniaque frère, affalé dans un canapé comme à son habitude.

-Alors mon sirop de menthe glacé adoré, t'as perdue ton chemin? 

Le prince aimait beaucoup la taquiner et se moquer de ses cheveux bleu-vert. 

-La ferme, Ox! Occupes-toi de retrouver tes neurones. Ça vaudrait mieux pour t'empêcher de dire des bêtises et de réfléchir à autre chose qu'à toi même!

-Je le ferai dès que t'aura changé de couleur de cheveux,morue! Dit-il en se levant et en s'avançant vers la jeune fille.

-Babouin!

-Garce!

Plus ils s'insultaient, plus ils s'approchaient l'un de l'autre.

-Déchet!

-Parasite!

-Eh, oh! Ça suffit maintenant! Interrompit Inji qui se mit entre les deux autres pour les séparer. Vous en avez pas marre de vous bouffer le nez comme ça.

-Mais Inji, ça fait partit de mon programme de la journée: me lever, m'habiller, mes cours d'escrime, me prendre la tête avec Uru, manger une pomme. Dit-il en souriant avant de croquer la pomme qu'il avait dans la main.

-C'est sûr qu'avec ton Q.I de 3, tu peux rien faire d'autre, que de t'occuper de ta tête de cochon.

-Espèce de p’tite... dit-il essayant saisir son cou.

-Arrêtes Ox. Cria Inji en les séparant une nouvelle fois.  Arrêtez de vous comporter comme des gamins ! Ca devient lassant !

Il se tourna vers le prince.

-Tu n'as pas honte! Uru est plus jeune que toi.

Puis vers la jeune fille.

-Et toi, tu oublies qu'il est prince et ton frère.

-Lui! Mon frère! Certainement pas! J'ai déjà un frère. Dit-elle avec méprit envers l'héritier de Crystal Valley.

-Un fantôme, tu veux dire. Je comprends qu'il soit partit après que tu sois venue au monde. Il devait regretter de t'avoir eu comme sœur. Se moqua Ox.

Uru, folle de rage, voulu se jeter sur lui pour lui faire regretter ses paroles. Mais Inji était devant elle pour la retenir.

-Retire ça, espèce d'ordure!

-La vérité te blesse à ce point, « petite sœur »? Dit-il d'un air sadique.

-Je préfère me couper un bras que d'être ta sœur!

-Si il y que ça, ça peut s'arranger.

-Mais enfin, arrêtez! Intervient Inji toujours entre ses deux amis et complètement dépasser par leur dispute.

-T'inquiète Inji, je m'en vais. L'atmosphère est trop nauséabond ici. Cracha la jeune fille à l'attention d’Ox.

-Alors va prendre un bain, petite boueuse.

-Ox! S'écria le jeune chevalier.

Uru n'ajouta rien et partit.

-Attends Uru! Appela-il en courant après son amie. 

-Laisse-moi Inji! J'ai besoin d'être seule! Dit-elle avec colère.

Le garçon se stoppa, la laissant partir.

-Bon débarras! Fit Ox en prenant le chemin inverse.

-C'est dégoutant ce que tu as dit sur son frère. Reprocha l'apprenti chevalier.

-Je m'en fiche. Répondit le prince tout en marchant.

Une fois seul, Inji soupira. 

-C'est dur d'être ami avec deux êtres qui se hais. Dit-il pour lui même.

***

Uru s'enferma dans ses appartements, folle de rage et en même temps chagrinée. Les événements qu'il y eu ses dernières minutes l'avaient anéantie. 

-Pourquoi vous, Sire? Vous qui méritez mon respect et ma gratitude pour le soutien et l'amour que vous m'avez apporté depuis la mort de mon père. Pourquoi me confronter à un tel ultimatum? Je me demande même si vous n'aviez pas fait semblant de m'aimer pour oser me demander une telle chose. Je ne veux pas de votre fardeau. Je veux être libre.

Elle s'écroula sur son lit et laissa couler ses larmes sur ses joues. Non seulement sa discussion avec le roi mais aussi les paroles d’Ox sur son frère disparu lui avait fait beaucoup de mal.

-Mon frère. Pourquoi tu m'as abandonné dans ce monde horrible? Je t'en pris, viens me chercher! Emmène-moi loin de ce monde horrible! Pourquoi n'est-tu pas là? S'il te plait, aide-moi!

Désespérée, elle laissa aller sa peine dans ses sanglots.

-Vous verrez. Bientôt je partirai loin d'ici. Je suis née dans le mauvais monde. Je vais tout quitter. Vous ne me reverrez plus jamais. Je ne regretterai rien. Je trouverai ma véritable place. Je prendrai un nouveau départ. Je me ferai de amis qui m'accepte comme je suis, et peut-être que je retrouverai mon frère.

La jeune fille malheureuse, demeura seule dans sa chambre toute la nuit, sans voir personne. Après avoir beaucoup pleuré, elle s'endormit. Rêvant au jour où elle pourra enfin quitter Crystal Valley.

***

En se remémorant tout ça, sans en prendre conscience, Uru laissa s'échapper une larme qui glissa sur sa joue droite. Riku assis en face d'elle la remarqua. Cela ne le laissa pas indifférent. 

-Uru. Tout va bien?

L'interpelé se redressa en sursaut.

-Hein! Euh... oui, pourquoi?

Mais la jeune fille sentait quelques choses lui chatouiller la joue. Elle passa sa main droite dessus et comprit qu'une larme avait coulé.

-Oh...

Du revers de la main, elle essuya ses yeux.

-Oh non, il l'a vu. Pensa-t-elle.

-Qu'est-ce qui t'arrive?

-C'est … c'est rien...

-Tu es sûre? Questionna le jeune homme.

-Oui, je te dis.

-On devrait bientôt arriver. Dit Mickey qui était allé à l'avant du train.

Il remarqua Uru essuyant le visage et Riku les yeux baissés. Cette attitude intrigua le roi

-Il y a un problème? Interrogea-t-il.

-Non tout va bien, je vous assure. Répondit Uru. 

Riku la fixa sans dire un mot. Uru lui lança un regard qui signifiait « je t'en prie, ne dit rien ». Le garçon se posa de plus  en plus de question sur cette fille. Qui était-elle exactement pour garder autant de mystères?

-Quant arriverons-nous? Questionna la jeune fille. 

-Dans 5 minutes.

-D'accord! Répondit Uru.

Le roi s'assit attendant la fin du voyage. 

Remy qui était cacher sous les cheveux de Uru jusqu'à présent se montra sans que Riku et le roi ne le remarque. Lui, il savait.

-Le passé? Murmura-t-il.

Elle hocha la tête en signe d'approbation.

-T'en fais pas. Ça sera dur au début mais bientôt, tu tourneras la page et tes soucis d'avant ne te causeront plus de problème.

-Oui, j'espère. Chuchota la jeune fille mélancolique.

-Soit forte, Uru.

-Merci Remy.

-Pourquoi?

-Me soutenir.

-Je suis ton ami. C'est mon rôle.

Les deux autres passagers n'entendirent pas la conversation d’Uru et Remy.

La jeune fille sourit, se sentant mieux. Le petit Rat était le seul à comprendre son malaise et à qui elle pouvait faire confiance. D'ailleurs, par moment elle préférait même les animaux aux êtres humains. Eux ne connaissaient pas la méchanceté gratuite. S'ils s'attaquent à quelqu'un, il y a généralement une raison. Elle les enviait pour cela.

Mais quelque chose la perturba. Riku l'avait vu pleurer. Et elle se doutait que le jeune homme ainsi que le roi la trouvais étrange et tenterai de découvrir pourquoi. Mais il n'en était pas question pour Uru. Tout ce qui c'était passé à Crystal Valley était un cauchemar. Depuis qu'elle était partit elle allait revivre et prendre un nouveau départ sans attirer le méprit de qui que ce soit. Elle se l'était promit.

-On est arrivé. Déclara Mickey en regardant par la fenêtre.

Les deux adolescents regardèrent également et s'aperçurent un sorte d'île en apesanteur dans l'espace avec de la végétation aux abords et une tour immense un peu tordu dans tous les sens.

-Voilà la Tour Mystérieuse. Annonça le roi.

 



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